Reprise de cicatrice

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reprise de cicatrice Thinkstock

Une cicatrice, même petite, peut parfois avoir de lourdes conséquences psychologiques sur un sujet. Rappel d'un accident, marques d'acné, opération ratée, les cicatrices sont à l'origine de nombreux complexes qui empoisonnent parfois l'existence. Heureusement, les progrès médicaux et techniques permettent aujourd'hui la reprise de cicatrice afin d'atténuer ces vilaines marques.

Principe de la reprise de cicatrice

La cicatrisation d'une incision, qu'elle soit due à une blessure ou à une opération, est nécessaire et inévitable, et peut parfois prendre du temps. Généralement, on considère une blessure cicatrisée au bout de 18 mois. Il est donc déconseillé d'intervenir sur une lésion avant cette période.

Causes et types de cicatrices

Une cicatrice est une marque laissée par la guérison d'une lésion cutanée. Lors d'une blessure, l'organisme produit naturellement des fibres de collagène qui comblent la plaie et reconstruisent le tissu cutané. Ce nouveau tissu n'a toutefois pas exactement les mêmes propriétés que le tissu initial.

Les causes des cicatrices sont multiples :

  • un accident ;
  • une opération chirurgicale ;
  • une plaie superficielle mal soignée ;
  • une maladie de la peau (dermatose, acné, etc.).

Le temps ne suffit pas à effacer les cicatrices. Celles-ci peuvent alors prendre plusieurs aspects :

  • blanches, plates, indolores : ces cicatrices sont les plus courantes et s'estompent plus facilement ;
  • rouges, boursouflées, sensibles : ces « chéloïdes » sont dues à un excédent de collagène, sorte de « surcicatrisation ».

Intérêt de la reprise de cicatrice

Outre une marque plus ou moins visible, certaines cicatrices sont douloureuses bien des années après la plaie. La reprise de cicatrice intervient à deux niveaux :

  • au niveau esthétique : atténue les marques et stigmates ;
  • au niveau thérapeutique : supprime les douleurs, boursouflures, et autres gênes consécutives à l'opération.

Toutefois,la reprise de cicatrice ne permet pas de faire peau neuve mais seulement de rendre une cicatrice plus discrète et, dans certains cas, indolore.

Par ailleurs, toute reprise de cicatrice comporte des risques. Le médecin, chirurgien esthétique ou dermatologue doit impérativement vous informer des contre-indications et risques possibles.

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Éviter la reprise de cicatrice

Avant d'avoir recours à la reprise de cicatrice, qui comporte certains risques et n'est pas toujours remboursée, il existe quelques règles à suivre pour accélérer le processus et améliorer son aspect :

Lorsque la plaie est encore ouverte :

  • Désinfectez la plaie, sans abuser des lotions antiseptiques qui peuvent brûler les cellules.
  • Puis utilisez des crèmes au collagène ou à l'acide hyaluronique qui accélère le processus de cicatrisation.

Une fois la plaie refermée :

  • Fuir le soleil.
  • Masser la cicatrice 5 minutes par jour : la pressothérapie fait partie des traitements cicatriciels non invasifs les plus efficaces.
  • Utiliser un pansement compressif en silicone.

Techniques de reprise de cicatrice

On distingue plusieurs techniques de reprise de cicatrice, plus ou moins invasives. C'est au médecin ou au chirurgien que revient le choix de la technique, en fonction du type de cicatrice et du profil du patient.

Reprise de cicatrices : le lissage de la peau

On distingue trois techniques de lissage cutané :

  • mécanique : la dermabraison et la microdermabraison ;
  • chimique : le peeling ;
  • thermique : le laser.

Le peeling consiste à appliquer une solution sur la peau afin de la purifier. Dans un premier temps la peau est « attaquée », puis l'épiderme se reconstruit. On distingue :

  • Le peeling doux : à base d'acide de fruits, utilisé pour l'acné, les taches brunes, les pores dilatés. La solution est appliquée sur la peau, préalablement préparée. Une séance dure 20 minutes. Il faut compter 3 à 6 séances espacées de 15 jours.
  • Le peeling profond : à base d'acide trichloracétique ou salicylique, utilisé pour les cicatrices d'acné importantes, les rides, le vieillissement cutané. Un puissant exfoliant est appliqué sur la peau qui peut ensuite démanger, rougir, peler et faire des croûtes. Une séance dure 20 à 40 minutes. Il faut compter 3 à 6 séances espacées de 15 jours. La vie sociale peut être compliquée le temps du traitement...
  • La dermabraison : on utilise une fraise rotative ou une brosse pour éliminer la couche superficielle de la peau et ainsi débarrasser l'épiderme des imperfections. Cette intervention se fait sous anesthésie générale ou locale selon la profondeur de l'abrasion, ce qui détermine également la durée d'hospitalisation (maximum 48 heures). Suite à l'intervention, un pansement et un corps gras sont posés, des saignements et des croûtes peuvent apparaître. Au bout de quelques semaines, les cellules se régénèrent, la peau paraît plus jeune, plus lisse et plus tendue.
  • La microdermabraison : on projette des microcristaux sur la peau à l'aide d'une petite machine qui aspire en même temps les débris cutanés. Beaucoup moins lourde que la dermabraison, la microdermabraison se fait sans anesthésie et est peu douloureuse. On l'utilise pour lisser, rajeunir le visage et atténuer les vergetures. Plusieurs séances sont nécessaires.
  • Le laser : comme les autres techniques de lissage, le laser détruit la couche superficielle de la peau pour régénérer les cellules. Le laser chauffe l'épiderme de manière fractionnée (plusieurs séances sont nécessaires mais les soins sont légers) ou continue (équivaut à une brûlure au second degré, donc plus efficace mais plus lourd).

La cryothérapie

Le froid est un agent aux propriétés thérapeutiques efficaces et rapides grâce à son action sur les cellules épidermiques.

En cas de cicatrices boursouflées et volumineuses, la cryothérapie peut s'avérer utile. En modifiant le comportement des cellules dermiques, le froid empêche la création de collagène et stoppe la croissance de la cicatrice.

Toutefois, plusieurs séances sont nécessaires. C'est pourquoi il est souvent conseillé d'associer cette technique à un acte chirurgical. La cicatrice est reprise chirurgicalement, puis congelée.

Reprise chirurgicale de cicatrice

Différentes techniques de chirurgie permettent de rendre une cicatrice plus discrète :

  • soit en créant une nouvelle cicatrice plus jolie : on excise la cicatrice, puis grâce à une suture adaptée aux plis, tensions et mouvements naturels de la peau, on crée une nouvelle cicatrice plus discrète, adaptée à la zone du corps ;
  • soit en masquant la cicatrice : on recouvre la cicatrice avec du tissu cutané d'une zone saine :
    • par une greffe de peau : on prélève un morceau de peau non irrigué sur une autre zone du corps et on le place sur la cicatrice ;
    • par une plastie locale : on utilise un lambeau de peau irrigué avoisinant pour venir recouvrit la cicatrice ;
    • par expansion cutanée : on augmente la surface de la peau afin d'utiliser l'excédent pour recouvrir la cicatrice.
  • soit par micro-lipostructure : dans le cas de certaines cicatrices déprimées, on peut prélever du tissu graisseux dans une partie du corps et réinjecter cette graisse afin de combler les cicatrices ; cette technique améliore les fonctions naturelles du derme.
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Habituellement, ces interventions sont réalisées sous anesthésie locale. Les cicatrices plus importantes nécessitent une anesthésie générale et donc une hospitalisation.

Bon à savoir : la toxine botulinique peut être très intéressante pour favoriser la cicatrisation et améliorer l'aspect esthétique des cicatrices, probablement parce qu'elle réduit les phénomènes de traction sur les berges de la plaie. On peut l'associer à un traitement par laser.

Traitements associés à une reprise de cicatrice : radiothérapie et corticothérapie

Lorsqu'on traite une cicatrice par chirurgie, une récidive est toujours possible et peut même donner lieu à une cicatrice encore plus voyante. Il est donc parfois nécessaire d'associer une intervention chirurgicale à un traitement type radiothérapie, injections de corticoïdes ou cryothérapie :

  • Grâce à la corticothérapie, des corticoïdes sont injectés sur toute la surface de la cicatrice. Ces anti-inflammatoires évitent la création de chéloïdes. Ce traitement doit avoir lieu 2 ou 3 semaines après l'acte chirurgical.
  • La radiothérapie, à faible dose, permet d'éviter la prolifération des cellules. Ce traitement est donc utile dans le traitement des cicatrices chéloïdes. Il doit être réalisé dans les heures qui suivent l'intervention et uniquement en dernier recours.
  • La cryothérapie est une alternative beaucoup moins lourde, quoique moins efficace à la radiothérapie.

Reprise de cicatrice : remboursée ou non ?

Le prix d'une reprise de cicatrice dépend de plusieurs critères :

  • la technique employée ;
  • le statut du praticien (dermatologue ou chirurgien) et ses honoraires ;
  • la nécessité d'une hospitalisation et/ou d'une anesthésie.

En outre, une reprise de cicatrice peut être considérée comme de la chirurgie réparatrice et peut donc, dans certains cas, être remboursée par la Sécurité sociale.

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